Articles

The Perfume Jar of the Magdalen in Medieval and Renaissance Italian Art

Revista Medievalista, n°31, January-June, 2022


Carlo Crivelli, Marie Madeleine, détail, Polyptyque de Santa Lucia, Montetfiore del'Aso, 1463
In the art of the medieval and Renaissance eras, Mary Magdalene can be identified by the vase she holds. Other studies of Mary Magdalene, which in these last years have multiplied, by necessity mention her ointment jar. Indeed it is impossible not to do so when speaking of the saint. Such studies though largely have left untapped the rich meanings and connotations of the vase beyond simple iconographic signifier. Images may be brought before the reader, but here too the vase is generally only mentioned as the object that permits the author to name the figure. There has been no systematic analysis of the significance of the vessel of the Magdalene covering medieval and Renaissance thought. Moreover, has there been no methodologically coherent analysis of a corpus of its imagery throughout this period from the initial explosion of Christian imagery in the thirteenth century to its apogee in the sixteenth, no examination of these depictions and the plastic and formal choices of the artists. When it is addressed, the vessel is read as having a one-to-one correlation of identification with the biblical alabastron and no more, leaving aside the dense potential meanings. This article attempts to correct this lacuna as applied to Italian art of the 13th- 16th centuries.



Dans l'art des époques médiévales et renaissantes, Marie-Madeleine s'identifie par le vase qu'elle tient. D'autres études sur la Madeleine, qui se multiplient ces dernières années, mentionnent ce vase de parfum par nécessité. Certes il est impossible de le taire en parlant de la sainte. De telles études, pourtant, ont largement passé sous silence les riches sens et connotations du vase au delà du simple signifiant iconographique. Il se peut que des images soient amenées devant le spectateur, mais là aussi le vase n'est mentionné généralement que comme objet qui permet à l'auteur de nommer la figure. Il n'y a pas eu d'analyse systématique de la signifiance du contenant de la Madeleine qui couvre la pensée médiévale et renaissante. Plus, il n'y a pas eu d'analyse d'un corpus méthodologiquement cohérent de son imagerie à travers cette période, depuis l'explosion initiale de l'imagerie chrétienne dans le Duecento à son apogée dans le Cinquecento, aucune examination de ces représentations et des choix plastiques et formels des artistes. Quand on les aborde, le contenant est lu comme simple corrélation avec l'alabastron biblique sans plus, laissant de côté ses denses sens potentiels. Cet article tente de corriger cette lacune dans l'étude de l'art Italien du Duecento au Cinquecento 




Parure, Parfum, Pavane : le regard genré et deux Madeleine de Carlo Crivelli


ImagesRe-vues, n° 16, 2019

Carlo Crivelli, Marie Madeleine, Rijksmuseum, Amsterdam, 1492


The two Mary Magdalenes that Crivelli painted for the Franciscans in the latter 15th century, now at Montefiore del'Aso and Amsterdam, are some of the most popular works of the Veneto-Marchesan painter. Their mannered graces, elegant and elaborate array, and sidelong glances intrigue the viewer who might expect a different appearance from a penitent prostitute. In this paper I examine how these choices are meaningful within the artistic and devotional tradition of the Venice and the Marches, but also how they bear specifically on period notions of Mary Magdalene, less a penitent than a sort of sainted seductress. In the course of my argument, I examine how the perfume of the Magdalene is pictured, with special attention to the surface uses of gold, and further to that the possibility of picturing dance with regard the the Amsterdam image, while exploring the gendered gaze.

For the English-language version of the article click here

Les deux Marie- Madeleine que peint Crivelli pour les franciscains dans la deuxième moitié du Quattrocento, aujourd'hui à Montefiore del'Aso et à Amsterdam, sont parmi les oeuvres les plus appréciées du peintre vénéto-marchisan. Leurs grâces maniérées, atours élégants et élaborés, et regards en coin intriguent le spectateur qui pourrait attendre une autre apparence de la part d'un prostituée pénitente. Dans ces pages, j'examinerai comment ces choix signifient au sein de la tradition artistique et dévotionelle de Venise et les Marches, mais aussi comment ils portent spécifiquement sur des notions d'époque sur Marie-Madeleine, moins une pénitente qu'une sorte de séductrice sainte. Au cours de mon argument, je me pencherai sur la parfum de la Madeleine et comment il est figuré, avec une attention particulière sur les usages de l'or sur la surface. Il y aura également, à l'égard de l'image d'Amsterdam, une perspective sur la danse et une exploration du regard genré.
Pour le version francaise originale cliquez ici 



ImagesRe-vues, n°10, 2012






Giovanni Bellini, Onction, Pinacothèque Vaticane, 1476




This article addresses specifically and in depth the cornice panel of the Crowning of the Virgin still kept in Pesaro from which it was separated. We look at its particular iconography that could better be qualified as a scene of an Unction of Christ. Our goal is to understand Giovanni Bellini’s choice of subject matter as well as his choice of pushing further here his experimentation of oil as binding for its own inherent properties. We can thus understand the advent of Venetian oil painting through another angle in which the medium would be invested with symbolic meaning. The oil as binding would be in a tautological - in Daniel Russo’s sense of the word- relationship with the painted subject. The argument is developed along three main paths : that of the plastic traditions of the Franciscan order, the production of visual Venetian culture, and the “conversation,” in Hans Belting’s sense, occurring between the Venetian artist, Andrea Mantegna and Antonello da Messina. In examining the supports, it seems that Giovanni Bellini wanted to create his own miraculous image that would prepare a sacremental rite for the gaze in which the painter would be the sacerdote.

For the English-language version of this article, click here


Cet article aborde spécifiquement et en profondeur la cimaise du Couronnement de la Vierge toujours conservé à Pesaro duquel elle a été détachée. Nous nous penchons particulièrement sur l’iconographie particulière du panneau qui peut mieux être qualifié de scène d’Onction. Nous nous posons pour but de comprendre le lien entre le choix de sujet de Giovanni Bellini et son choix de pousser plus loin son adoption de l’huile comme médium pour ses vertus propres. Nous pourrons ainsi comprendre sous un autre angle le développement de l’avènement de la peinture à l’huile dans l’art vénitien où le médium serait investi de signification symbolique. L’huile comme liant serait en relation tautologique, au sens russoien, avec la scène représentée. L’argument se développe selon trois axes : les traditions plastiques de l’ordre franciscain, la production de la culture visuelle de Venise, et la “conversation” beltingienne entre le Vénitien, Andrea Mantegna et Antonello da Messina. En examinant bien les pièces du dossier, il semble que Giovanni Bellini veuille peindre sa propre image miraculeuse qui prépare un rite sacramentel de contemplation dans lequel l’artiste serait le sacerdoce. 

pour la version originale (francophone) de cet article, voir ici




A Self Portrait of Simone Martini?

à paraître/forthcoming, 2022

Simone Martini, Via Crucis, Louvre, Paris, 1333?

Hidden in plain view in the first panel of the Passion cycle in the Orsini Polyptych in the Louvre is a peculiar rendition of the figure carrying Christ's cross. His particularity within the painting is explored and a hypothesis is suggested that in the face of this Simon of Cyrene, we might be looking at the features of Simone Martini.



Se cachant sous nos yeux dans le premier panneau du cycle de la Passion du Polyptyque Orsini au Louvre est une figuration particulière du personnage que porte la croix du Christ. Son étrangeté au sein de la peinture est explorée et une hypothèse suggérée que dans le visage de Simon de Cyrène nous pourrions voir les traits de Simone Martini 


Secret Sybils and the Queen of Sheba in the Magdalene Chapel at Assisi
à paraître/forthcoming, 2022

An often overlooked figure on the north wall of the Magdalen chapel at Assisi is a thus-far unidentified aged woman. This paper shows evidence that it might be a rare fourteenth-century depiction of the sybil, in the context of the other female figures that surround her.



Une figure passée souvent sous silence sur le mur nord de la chapelle de la Madeleine à Assise est une femme âgée qui jusque là a défié l'identification. Cette étude montre de l'évidence qu'il pourrait s'agir d'une rare représentation d'une sybille au Trecento, dans le contexte des autres figures féminines qui l'entourent. 

Chercheuse, professeure, traductrice et autrice franco-américaine, je vous invite de parcourir ce site pour mieux connaître mon travail ...